Géographie - Economie - Culture
GEOGRAPHIE
La Casamance est une vaste forêt et une plaine qui couvre une superficie totale de 52 000 km2 dont le seul relief est représenté par les contreforts du Fouta Djalon au sud-est du territoire.
La Casamance est un pays limitée au nord par la Gambie (10 300 km2) et par le Sénégal, au sud par la Guinée-Bissau et la Guinée, à l'est par le Mali et à l'ouest par l'océan Atlantique.Cette façade maritime est longue de 200 kms. La Casamance est composée de la Basse Casamance, de la Moyenne Casamance et de la Haute Casamance.
La Basse Casamance: Le Kassa, le Fogny (Départements de Ziguinchor, Oussouye et Bignona)
La Moyenne Casamance: Le Pakau, le Balantacounda (Département de Sédhiou)
La Haute Casamance: Le Fouladou, le Boundou (Départements de Kolda, Vélingara,Tamba et Kédougou)
De l'ouest en est, la Casamance est traversée par un fleuve de 300 kms qui porte son nom et navigable aux gros bâteaux jusqu'au port de Ziguinchor la capitale.
Climat et végetation
Le climat est de type soudano- guinéen caractérisé par une période humide correspondant aux mois de juin à octobre (été) mais appelée ici saison des pluies ou hivernage. La pluviométrie varie entre 800 à 2000mm d'est en ouest.
La végétation est tropicale vers l'ouest. D'immenses forêts parcourues par des cours d'eau "bolongs"couvrent 62% de la superficie. Tout au long des "bolongs" se crée une végétation de mangroves, palmiers et rizières.A l'est du pays existe une savane forestière.
Population
La Casamance compte 1 400 000 habitants;
Les Joolas: 38 % de la population, les Peuls 26%, les Mandingues 18 %, les Manjacks, les Mankagnes, les Bassaris et autres. Toutes ces communautés sont jalousement attachées à leur culte et coutume dans le respect de la conviviabilité.
Religion
62 % de la population est convertie à la religion musulmane introduite par les sectes kadriya répandue par la famille maure Kounta au 19ème siècle, par Moussa Molo Baldé et Fodé Kaba Doumbouya. 24% de la population est catholique et l'animisme reste vivace chez les Joolas et Bassaris.
La tolérance acquise de la religion traditionelle influence la vie quotidienne et est le facteur unitaire de tous les Casamançais. Pour illustrer cela, c'est seulement en Casamance que musulman, chrétien ou animiste est enterré dans le même cimetière.
II-SOCIETE
Le noyau du tissu social est la famille. Elle s'apparente ainsi au mode de fonctionnement de la famille traditionnelle africaine; père, mère, fils, grands-parents, tantes et oncles, cousins et cousines partagent le même foyer. La structure familiale est basée sur les décisions des grands-parents et des parents. La cellule communautaire est fondée sur les principes des familles donc une structure démocratique ou chaque famille est représentée. Les vertus comme le respect strict de la parole donnée, le droit d'aînesse, le respect d'autrui et pouvoir compter d'abord sur soi-même restent fondamentalement sacrées. Dans les quartiers ou dans les villages, l'on s'organise en petits groupements d'intérêt publique pour la construction d'écoles, de dispensaires ou d'exploitations agricoles. Ancrées dans leur civilisation ancestrale, les populations casamançaises ont su cultiver en eux les sens de la mesure et du pardon, mais restent intraitables quant à la summission au colonisateur d'où qu'il vienne.
III-ECONOMIE
Depuis l'occupation de la Casamance par le Sénégal le 20 juin 1960, l'équation économique de la Casamance se résume par l'absence d'industries notables et l'existence d'une monoculture de l'arachide et du coton au détriment des cultures vivrières.
Secteur primaire
Le secteur primaire est le secteur fondamental pour l'économie casamançaise puisqu'il fait vivre la quasi totalité de la population.
L'élevage est important grâce aux multiples points d'eau, la disparition de la peste bovine et une rationalisation de l'élevage principalement chez les peuls de l'est. Le cheptel est estimée en 1997 à 1 100 000 bovins, 1 000 000 ovins-caprins, 20 000 porcins, 1 800 000 volailles.
La pêche traditionnelle est essentiellement familiale et artisanale; cependant la motorisation progressive des pirogues a permis 125 000 tonnes d'exploitation sauvage. Le littoral aussi poissonneux que la côte marocaine, renferme les espèces les plus appréciées et les plus diversifiées. Le fleuve Casamance avec ses espèces d'eau douce constitue un lieu de reproduction privilégiée surtout pour les crevettes d'ailleurs exploitées par des sénégalais à Ziguinchor et Goudomp.
Pour les cultures vivrières, le développement imposé de l'arachide voué à l'exportation de plus de 400 000 tonnes fait fonctionnner la principale usine de Ziguinchor et de la Casamance. Elle est à la base de l'huile de consommation, du savon et du tourteau pour le bétail et l'engrais.
Le riz étant le symbole de la richesse, la Casamance en était largement exportatrice il y a une quizaine d'années avec plus de 400 000 tonnes. Cette culture est actuellement défécitaire grâce à la politique agricole imposée par le gouvernement sénégalais à des fins purement hégémonistes afin que la population ne puisse dépendre d'elle-même. Après la marche pacifique du 26 décembre 1982, les promesses du Sénégal sont restées au stade des espoirs et sont actuellement dépassées.
La production de mil est environ de 100 000 tonnes, le maïs 10 000 tonnes, le sorgho et le manioc. La banane verte est cultivée à Goudomp et les cultures maraîchères et celles de la mangue sont encouragées par les coopératives villageoises. La canne à sucre pousse naturellement.
Le coton est une culture riche qui est en pleine expansion malgré une politique discriminatoire sénégalaise à Kolda et à Kédougou.
Secteur secondaire
Malgré sa richesse en or, malgré la présence du diamant, du bauxite et de la chaux, aucune industrie minière est installée en Casamance.
Le pétrole off-shore constituant une des plus grandes réserves de la sous-régions suscite déjà d'innombrables convoitises.
Le bois est sauvagement exploité par l'industrie sénégalaise pour des besoins industriels et de consommation locale du charbon de bois. Selon une étude du WWF en compagnie avec le Journal du Pays, si aucune protection n'est faite, la forêt casamançaise pourrait disparaître dans 12 années.
L'électricité est produite par de petites unités de production sous contrôle sénégalaise.
L'artisanat est contrôlé par les artisans sénégalais.Le centre artisale de Ziguinchor est occupée totalement par les sénégalais.
Point de chute du tourisme haute gamme, la Casamance, par sa beauté naturelle, sa splendide vue côtière, ses parcs naturelles de Basse Casamance et de Niokolo Koba peuplés d'éléphants, de lions, de singes, de crocodiles, hippopotames et de divers oiseaux, la sympathie de ses populations, constitue le porte-drapeau du tourisme ouest africain. Des chaînes hôtelières pillulent sur sa côte atlantique; Cap Skirring avec Club Méditerranée et le Club Savana, Kabrousse, Kafountine. Mais ce tourisme a plus largement profité aux étrangers qu'aux autochtones qui ont inventé un nouveau genre de tourisme dit intégré. Avec la guerre d'indépendance en Casamance depuis 1983, le flot des touristes a considérablement diminué. Conscients du droits peuples à disposer d'eux mêmes, les visiteurs étrangers ne veulent aucunement contribuer financièrement au nettoyage ethnique des peuples de Casamance par l'administration sénégalaise.
Le Commerce
Le commerce est sous contrôle de l'état sénégalais.
IV-CULTURE
En Afrique ou même dans le monde entier, il ne saurait y avoir de cérémonies d'initiation aussi populaires que celles en Casamance. Ces cérémonies, joolas, mandingues ou bassaris ont eu lieu chaque année dans différents villages. Que celles-ci se passent dans la "forêt sacrée" suivies de danses de masques: kankouran, fanbondi etc.., de tests d'invulnérabilités et de courage prouve l'aspect mythique et mystique de ces manifestations.
Musique et folklore
La diversité culturelle a inspiré les artistes de renommée internationale: Touré Kounda, Lamine Konté, Ucas de Sédhiou, Espérancia Jazz de Ziguinchor, le groupe Casamance, Julien Jouga, Firdou Jazz de Kolda, la troupe théâtrale du Talin tali, Daouda Sané , Tabirlang, Bakary Olé et Soundioundou Cissoko.
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